Article du président M. Athanasios Papapanagiotou

Publié par : Capital.gr


Ath. Papapanagiotou (DROMEAS S.A.I.C.) : Nous offrons des solutions pour un espace de travail idéal.

Ο πρόεδρος του ΔΡΟΜΕΑ

Le président de DROMEAS, M. Athanasios Papapanagiotou

Le président de DROMEAS S.A.I.C., M. Athanasios Papapanagiotou, évoque l’ouverture internationale de Dromeas — fournisseur officiel de mobilier de la Commission européenne — les différences entre les procédures d’appel d’offres nationales et celles à l’étranger, ainsi que les défis posés aux entreprises par le fonctionnement du secteur bancaire en Grèce.

– Depuis 15 années consécutives, Dromeas est le fournisseur officiel de mobilier de bureau de la Commission européenne. De plus, au cours de la dernière décennie, vous avez remporté des contrats successifs avec l’armée allemande pour la fourniture de centaines de milliers de meubles. Quels facteurs ont contribué à ce grand succès ?

Au début de la crise économique en Grèce en 2008, alors que le marché intérieur du mobilier de bureau s’effondrait, notre entreprise venait de finaliser des investissements de l’ordre de 40 millions d’euros pour améliorer sa capacité de production. Cela aurait pu être fatal pour nous. Pourtant, en exploitant précisément les capacités et la flexibilité offertes par ces investissements, nous avons remporté en 2009 l’appel d’offres de la Commission européenne d’une valeur de 25 millions d’euros sur 4 ans. Notre approche détaillée des besoins, la qualité des matériaux, les certifications obtenues pour nos produits et les prix compétitifs ont été les clés de notre succès.

Ce premier contrat a marqué un tournant dans notre histoire, nous incitant à nous tourner vers l’international, tout en acquérant l’expérience et l’organisation nécessaires pour viser des projets de grande envergure.

Depuis, nous avons été reconnus comme un grand fabricant à l’échelle internationale, ce qui nous a permis de remporter les appels d’offres suivants (en 2015 et 2020, pour un total de plus de 50 millions d’euros). Nous fournissons ainsi exclusivement du mobilier de bureau à la Commission européenne depuis 2009, et ce jusqu’à au moins fin 2025.

Un processus similaire s’est produit avec l’armée allemande. Une fois la confiance établie, chaque appel d’offres suivant est devenu plus accessible. Toutefois, il faut constamment se renouveler pour garder un avantage concurrentiel.

Les contrats remportés avec l’armée allemande depuis 2013 s’élèvent à 71,5 millions d’euros, pour environ 500 000 pièces.

Le volume de travail restant pour la Commission européenne et l’armée allemande est estimé à 50 millions d’euros, avec une échéance de deux ans.

– Votre entreprise a également remporté plusieurs appels d’offres en Grèce ces dernières années (Piraeus, DEI, OTE, etc.). Existe-t-il des différences entre les procédures nationales et celles des institutions européennes ?

Malheureusement, oui, et elles sont négatives. Bien que nous remportions des appels d’offres importants en Grèce, ce qui devrait être normal puisque nous sommes le seul fabricant de mobilier professionnel dans le pays, vous seriez surpris de savoir combien de projets nous avons perdus pour des raisons douteuses.

De nombreuses procédures publiques en Grèce ne respectent pas les certifications exigées par les normes européennes. Cela permet à des entreprises commerciales de proposer des produits de provenance douteuse, sans spécifications ni certificats de qualité. Ces pratiques nuisent à l’intérêt public, malgré nos nombreuses lettres explicatives. Un produit bon marché peut coûter plus cher à long terme, en raison de réparations fréquentes, tout en nuisant au confort des employés et à l’environnement.

Il existe aussi des pratiques de favoritisme, où certains responsables des achats concluent des accords informels avec des fournisseurs, rejetant des offres plus adaptées pour des raisons inventées. Ce sont des pathologies chroniques du système grec, ignorées par les ministres compétents.

– En tant qu’entrepreneur actif, quels sont selon vous les obstacles à l’entrepreneuriat en Grèce ? Il me semble que les questions énergétiques vous préoccupent particulièrement.

C’est vrai. En Grèce, la principale source d’électricité est le gaz, dont l’usage diminue au profit des énergies renouvelables (éolien et solaire).

Les investissements dans les parcs éoliens sont coûteux et limités à quelques investisseurs (5-6), devenus fournisseurs d’électricité. Pour garantir un flux stable, ils ont des investissements croisés.

Ces fournisseurs ont convaincu les autorités (DEDDIE) de ne pas délivrer de licences pour les parcs photovoltaïques depuis 6-7 ans, privant le pays d’une énergie solaire gratuite de valeur.

Le refus de DEDDIE de délivrer de nouvelles licences empêche les entreprises de produire leur propre énergie via le système NET METERING.

La justification avancée est la saturation du réseau, alors qu’il manque simplement des transformateurs que DEDDIE devrait installer. Les fournisseurs éoliens intègrent ce coût dans leurs investissements, avec l’approbation de DEDDIE.

Les parcs photovoltaïques ont des coûts bien moindres et ne peuvent absorber le coût des transformateurs. Ainsi, la production d’énergie renouvelable est monopolisée par six fournisseurs, au détriment de milliers d’entreprises. Les pertes pour l’économie s’élèvent à 5-6 milliards d’euros par an. Il est impératif de changer ce régime oligopolistique, qui frôle la trahison nationale.

– Comment jugez-vous le système bancaire grec ? Contribue-t-il au développement des investissements ? Rencontrez-vous des obstacles ?

En Grèce, les banques fixent librement les taux d’intérêt, qui sont plus du double de ceux en Europe centrale. Avec la hausse de l’EURIBOR, elles ont ajouté l’intégralité au SPREAD existant, doublant ainsi les taux déjà élevés.

La hausse de l’EURIBOR décidée par la Banque centrale européenne pour lutter contre l’inflation ne signifie pas que tout doit être ajouté au SPREAD, ni que c’est obligatoire.

Malheureusement, les banques grecques le font, rendant le développement des entreprises non compétitif.

La Fédération des Industries du Nord de la Grèce (SVE) devrait demander au gouvernement de limiter les taux SPREAD et EURIBOR pour les aligner sur ceux des autres pays de l’UE. L’enrichissement excessif des banques ne favorise pas le développement du pays.

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